Réconciliés en un seul corps

Christ a voulu créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu l'un et l'autre en un seul corps, par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. (Ephésiens 2, 15-16)
Dieu tend sa main à tous les hommes. Il voudrait qu’ils soient sauvés et réconciliés avec lui ; A tous, même aux plus grands pécheurs et impies qui se rebellent ouvertement contre lui, il offre gracieusement la paix et la Rédemption en Jésus-Christ. C'est ce qu’explique clairement l'apôtre Paul lorsqu’il écrit que Christ, au moment fixé par Dieu, est mort pour des impies qui ne se souciaient pas de Dieu et qu’il est mort pour nous alors que nous vivions encore en conflit avec lui et que, tout en étant ses ennemis, nous avons été réconcilié avec Dieu par sa mort. (cf. Romains 5, 6-10)
Certes, il y a une contrepartie à la réconciliation des pécheurs, ennemis et impies avec Dieu. En effet, ceux qui désirent changer de vie doivent aussi croire à la proposition divine, l’accepter et rentrer en eux-mêmes et se convertir. Ceux qui ne veulent ni s'humilier ni s'approcher de Jésus-Christ pour renaître à une vie nouvelle resteront dans leurs péchés ; ils se condamnent eux-mêmes à rester malheureux.
Le peuple d'Israël avait été choisi par Dieu pour mettre en pratique, conserver et annoncer sa divine Parole et pour servir de lumière aux peuples païens qui l’entouraient. Mais au lieu d'être une lumière qui éclaire les nations, Israël se laissait lui-même éclairer et séduire par les dieux et les idoles des païens. Malgré l'honneur que l'Eternel lui fît de le choisir, lui, « le moindre de tous les peuples » (Deutéronome 7, 7), Israël ne se laissa pas circoncire le cœur. Il devint même si incrédule et rebelle qu'il finit par rejeter Dieu en la personne de Jésus-Christ. Et aujourd’hui Israël continue, avec un même aveuglement et une même arrogance, à se référer à Dieu tout en s'opposant à ses divins desseins.
Mais les enfants d’Israël ne sont pas seuls à agir de la sorte. Beaucoup de ceux qui se disent chrétiens ont un comportement similaire. Ils se surpassent en ingéniosité pour interpréter la Parole de Dieu de façon à vivre avec une bonne conscience tout en se laissant dominer par l'esprit incrédule du présent siècle. Mais à force de donner à César ce qui est à Dieu et à Dieu ce qui est à César, ces croyants annulent le dessein de Dieu pour eux. (Luc 7, 30) Pour avoir mélangé l'Évangile de Jésus-Christ avec les mœurs du monde incrédule, ces chrétiens-de-nom sont à l'origine de nos « états christianisés » qui sont, généralement, gouvernés par des dirigeants laïques, incrédules et athées. Ce développement inique est le résultat du travail de l'Antéchrist.
L’Esprit de Christ travaille tout autrement. Lui, il ne cherche jamais à concilier les saints et fidèles avec les mœurs de ce monde. Son souci est, au contraire, de détruire l'inimitié parmi les hommes, et de rendre vivants ceux qui sont morts dans leur péché. Après avoir affranchis les nouveaux croyants de la puissance du péché héritée d'Adam, il n'a de cesse de remplir leur cœur de son amour et de graver les lois de l’Esprit de vie dans leur esprit et leur entendement. Il les y dépose à l’image des tables de la Loi qui autrefois étaient entreposées dans l'arche de l'Alliance.
Les saints et fidèles sont ainsi marqués du sceau de l'Esprit de Christ qui leur est donné comme un gage de leur héritage. Leur esprit et leur cœur se transforment alors en un divin sanctuaire - le saint des saints - d'où l'Esprit lui-même intercède auprès de Dieu en leur faveur avec des supplications qu'aucune parole humaine ne peut exprimer. C'est de là que l’Esprit prie en leur faveur selon le bon plaisir de Dieu. (Romains 8, 26-27)
Notre vocation - la vocation de tous les chrétiens - est de vivre dans la lumière, tout comme Dieu lui-même est dans la lumière, et d'être en communion les uns avec les autres. Non pas dans une communauté d'intérêts humains et terrestres mais dans l’unicité du corps de Christ et dans la communion de l'Esprit Saint en combattant le mensonge et le péché avec les armes de la lumière et en exerçant la charité envers tous les hommes.
Le semblant d'unité et de communion que l'on rencontre dans la plupart des églises dites chrétiennes est d'une autre nature. Là, les croyants et les non-croyants sont mutuellement en communion d'incrédulité, d'amour de l'argent et d'amour de soi. Cette sorte d’unité porte le sceau de l'esprit du monde qui favorise les partis, les divisions et les sectes.
A chacun de juger avec la Parole de Dieu si les différentes églises qu'il connaît et côtoie sont véritablement une expression de l'Église de Christ.

K. Woerlen (publié le 5 août 2020)