Transmettre les paroles de Dieu

Que celui qui parle transmette les paroles de Dieu. (1 Pierre 4,11)
Qui prend cette exhortation apostolique sérieusement à cœur ? Dans les assemblées on utilise trop souvent des expressions qui ne se trouvent pas dans la Bible. Au lieu de transmettre les paroles de Dieu, on exprime ses propres pensées dans un langage apprêté et guindé. Mais celui qui ne parle pas comme la Parole de Dieu, éteint l’Esprit et embrouillent les auditeurs. Cela apparaît clairement lorsque des orateurs évoquent « la nature humaine », « l’homme » et « le péché » sans en comprendre le sens. L'usage de paroles non biblique fait que ces expressions sont comprises de travers par les croyants. Et lorsqu'il est question « des œuvres de la chair », « du péché dans la chair » et « des actions du corps » la confusion s’accentue.
Selon la parole de Dieu il y a des « œuvres de la chair » et des « actions du corps ». Les « œuvres de la chair » sont des « péchés manifeste » et les « actions du corps » des « péchés inconscients » causés par le « péché dans la chair ». Les Écritures font aussi clairement la distinction entre deux genres d’hommes : « le vieil homme » et « l'homme nouveau ».
Il vous faut abandonner votre premier genre de vie et dépouiller le vieil homme, qui va se corrompant au fil des convoitises décevantes, pour vous renouveler par une transformation spirituelle de votre jugement et revêtir l'homme nouveau, qui a été crée selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. (Éphésiens 4, 22-24)
Il faut une transformation du cœur et des pensées pour « se dépouiller du vieil homme » qui engendre les « œuvres de la chair » et « revêtir l'homme nouveau » créé selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité. Cet « homme nouveau » est une nouvelle création (dans laquelle il n'y a rien à dépouiller) qui engendre aussi une œuvre nouvelle : le fruit de l'Esprit. Pour celui qui en a fait l’expérience, il est évident que ceux qui prétendent que le péché fasse partie de la nature humaine parlent nécessairement du « vieil homme ». En effet, les paroles de Dieu disent :
Sa divine puissance nous a donné tout ce qui concerne la vie et la piété : elle nous a fait connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et vertu. Par elles, les précieuses, les plus grandes promesses nous ont été données, afin que vous deveniez ainsi participants de la divine nature... (2 Pierre 1, 3-4)
L'homme a un corps, une âme et un esprit. Ce qu’il s’agit de faire mourir ce sont « les actions du corps », ces erreurs faites inconsciemment et par manque d’expérience que nous découvrons par la suite être des œuvres imparfaites. Comme des actions inconscientes ne sont pas suscitées par ma volonté mais par « le péché dans la chair », il serait erroné de dire qu’elles proviennent de ma « nature ». Bien que anti-biblique, cette expression est largement répandue parmi les croyants qui s’en servent comme excuse. Même dite avec une bonne intention, elle cause de grands dégâts, particulièrement parmi les croyants qui n’ont jamais déposé leur « vieil homme ». Attribuer les péchés à la « nature humaine » au lieu aux « œuvres de la chair » donne une fausse consolation. Et prêcher que les erreurs soient humaines, fait croire aux auditeurs que leur vie soit en bon ordre.
Les œuvres de la chair  sont des péchés conscients que commet le vieil homme. Les actions du corps sont des actions (ou œuvres) inconscientes occasionnées ni par le vieil homme ni par l'homme nouveau, mais par le péché dans la chair. En précisant : Ce n'est plus moi qui accomplis l'action (Romain 7, 20), l’apôtre Paul montre clairement que ce qui est fait sans ma volonté n’est pas causé par moi mais par le péché dans la chair. C’est pourquoi, nous ne pouvons découvrir les actions du corps que lorsque nous recevons davantage de lumière.
Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez. Mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. (Romains 8, 13)
Faire mourir ce qui est fait inconsciemment,  les actions du corps, appartient à la sanctification qui nous nous achemine progressivement vers une meilleure compréhension. Comme les actions du corps ne sont pas des péchés conscients, il n’y a pas lieu à demander pardon, mais on peut présenter des excuses. Plus important est d’apprendre à surmonter et faire mourir ces actions.
Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fût réduit à l'impuissance ce corps de péché, afin que nous cession d'être asservis au péché. (Romains 6, 6)
Dépouiller et crucifier sont deux expressions qui indiquent ce qu’il faut faire avec le vieil homme et la raison d’être du Baptême de Christ. En effet, c’est lors du Baptême en la mort de Christ que le vieil homme est déposé et crucifié (cf. Galates 2, 19) et que nous renaissons d’eau et d’Esprit. Régénérés et renouvelés dans l’entendement, nous revêtons alors l'homme nouveau crée selon Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité.
Si donc quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création : Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. (2 Corinthiens 5, 17)
On ne peut le dire plus clairement. Nous devons penser et parler de manière biblique pour transmettre les paroles de Dieu. Qui est vraiment baptisé en la mort de Christ est une création nouvelle, un homme nouveau. Les choses anciennes : les œuvres de la chair, relèvent du passé. Voici ! Désormais on peut voir et entendre comment l’homme nouveau fait toutes choses avec amour. Mais n'étant pas encore accomplis, nous ne pouvons éviter de commettre des œuvres imparfaites. Toutefois, ces imperfections ne nous sont pas imputées, car elles ne sont pas faites par nous, mais par le péché dans la chair, la nature imparfaite.
Or on sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sectes, sentiments d'envie, orgies, ripailles et choses semblables. (Galates 5, 19-21)
Malgré ces paroles importantes et fortes, la chrétienté est éclatée en des milliers de communautés et congrégations qui prétendent toutes être l’Église de Christ. Mais bibliquement parlant, elles devraient se nommer des sectes. Qu’elles soient grandes ou petites, elles ne sont que des œuvres de la chair. Mais qui prête encore attention à cet avertissement : Ceux qui commettaient ces fautes-là n'hériteront pas le royaume de Dieu ?
Que ce royaume n’est réservé qu’à ceux qui ne pèchent plus, aux vainqueurs, montre les lettres adressées aux sept églises dans le livre de l’Apocalypse. Elles ne mentionnent ni le pardon, ni la grâce ou la réconciliation, ni même les croyants qui continuent à pécher. Mais toutes se terminent par cette injonction : Celui qui vaincra !. Jésus ne connaît que ceux qui font la volonté de son Père. Ceux par contre qui n’ont cessé de dire Seigneur, Seigneur... s’entendront dire : Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. (Matthieu 7, 23)
Comme l’exacte transmission des paroles de Dieu est primordiale, nous sommes exhortés à surveiller notre langue et à en faire bon usage.
Si quelqu'un pense qu'il est religieux, et ne bride sa langue, mais trompe son cœur, telle est sa religion est vaine. (Jacques 2, 26)
Si nous ne tenons pas la langue en bride, nous sommes inexcusables. Et si nous ne prêtons pas foi aux précieuses paroles et promesses de Dieu, nous nous trompons nous-mêmes, notre religion est vaine et nous ne remporterons jamais le prix de la vocation céleste.
Nous devons apprendre à parler comme la Parole de Dieu, assimiler ce qui est biblique et laisser ce qui ne l’est pas. Qui aime la vérité et a revêtu de l'homme nouveau crée selon Dieu, peut en vérité dire :
Un pécheur n’est pas un chrétien, et un chrétien n’est pas un pécheur.

K. Woerlen (publié le 25 novembre 2020)