Perdre sa vie…

Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera. (Luc 9, 24)
Jésus-Christ nous a manifesté son amour en se livrant lui-même sur la Croix, selon ses propres paroles :
Je donne ma vie… personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même. (Jean 10, 17-18)
Le dépouillement et le don de soi ont révélé aux hommes la condition humaine de Jésus-Christ ; et l’abandon de soi une sagesse insoupçonnée. A travers la résurrection glorieuse, Dieu le Père a mis en évidence la force et les puissances déployées à travers l’abaissement et la mort de son Fils.
Les disciples de Christ parcourent le même chemin que leur maître. Eux aussi manifestent par le renoncement et le don de soi qu’ils sont issus du même Père. Ceux qui ne connaissent pas Jésus-Christ ont tendance à croire qu’il soit conforme à l’image qu’ils se font d’eux-mêmes. Mais comme ils ignorent qu’ils sont prisonniers de l’idée à laquelle ils cherchent à se conformer, leurs efforts à devenir des personnes respectables sont voués à l’échec.
Refuser à reconnaître son entière dépendance de Dieu, et vouloir réussir sans Dieu, c’est vivre et travailler en vain.
Le véritable péché c’est le désir de vivre et tout faire sans Dieu.
Sur terre l’homme n’est considéré que par ce qu’il possède ou ce qu’il paraît être. Quand les apparences s’effondrent, il perd la face et l’espoir, à moins d’accepter à s’abaisser et à s’humilier. Cela lui permettrait alors de connaître la vérité sur lui-même et découvrir la voie qui s’ouvre sur l’amour de Dieu.
Ce n’est qu’en renonçant à nous-mêmes que Dieu peut devenir le fondement de notre vie. Renoncer à son image terrestre (ses défenses et ses masques) à cause de Christ qui a aimé jusqu’à la mort, c’est cela que signifie ; perdre sa vie.
C’est ce renoncement qui conduit à la grâce des grâces.

K. Woerlen (publié le 15 mai 2018)