Les mêmes souffrances

le 5 juillet 2016

Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. (1 Pierre 5, 8-9)
Ce verset nous fait comprendre que Satan s'intéresse tout particulièrement à ceux qui partagent les souffrances de Christ avec tous ses frères dans le monde. Quelles sont donc ces souffrances et qui sont ces frères ?
II convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères. (Hébreux 2, 10-11)
Nous savons du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. (Romains 8, 28-29)
Les souffrances en question sont des souffrances  qui résultent de l'obéissance envers la Parole de Dieu. Quoique Fils de Dieu, Jésus a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. C’est ainsi qu’il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut éternel. (cf. Hébreux 5, 8-9) Il a laissé un exemple, afin que nous suivions ses traces. (1 Pierre 2, 21) Il n'y a pas d'obéissance sans souffrances. L’étendue de notre salut et de notre transformation dépend de notre façon d’obéir. En obéissant à Dieu plutôt qu'aux hommes, nous partageons les souffrances de Christ au point qu’il n’a pas honte de nous appeler ses frères.
Ceux qui n'apprennent pas à obéir et aimer comme Christ ne participent pas aux « mêmes souffrances » que lui. Certes, ils ont aussi des souffrances, mais les leurs proviennent du fait qu'ils pèchent. Ils souffrent parce qu'ils sont incompris, subissent des torts et n'obtiennent pas ce qu'ils désirent. Ils convoitent, mais leurs désirs restent insatisfaits ; ils sont jaloux et envieux, et pourtant ils n’arrivent à rien. (cf. Jacques 4, 2) Ils voudraient être quelque chose quoi qu'ils ne soient rien.
Jésus-Christ a souffert parce qu'il ne rendait pas le mal pour le mal,  ne se vengeait jamais, n'imposait pas sa propre volonté, ne succombait pas dans la tentation, bref : il aimait au lieu de pécher. Ses frères, à travers le monde, vivent avec ce même entendement. Ils renoncent à leur propre volonté et ne suivent pas les pensées de la chair ni ne convoitent les biens du prochain. Comme leur frère premier-né, Jésus-Christ, ils vivent « dans » la foi et « par » la foi. Comme lui, ils portent leur croix tous les jours et disent : Voici je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté.
Le diable, lui, fait appel au raisonnement. Comme un lion il rôde autour de ceux qui souffrent et rugit : Abandonne ! Abandonne ! Tu n'es ni le Christ ni un héro ! Pour toi, une telle vie est impossible ! Il ne faut jamais écouter ces injonctions mais leur résister avec cette foi qui est une ferme assurance des choses qu'on espère et une démonstration de celles qu'on ne voit pas. (Hébreux 11, 1) Mais n’y a-t-il pas un risque de se tromper ? Seulement pour ceux qui ne participent pas aux « mêmes souffrances » que Christ.
Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier (celui qui hait son frère est un meurtrier), ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. (1 Pierre 4, 15-16)
Dieu nous corrige pour notre bien, afin de nous faire participer à sa sainteté. (Hébreux 12, 5-6 et 10)
Les souffrances sont une réaction de la chair provoquée par le travail que Dieu fait dans l'âme. En nous soumettant simplement sous sa puissante main, nous permettons à Dieu de travailler de la meilleure manière pour nous élever au temps convenable. (cf. 1 Pierre 5, 5-6) Aussi faut-il rester sobre au milieu des épreuves et ne pas imputer les souffrances à des circonstances extérieures. Ceux qui croient que leurs souffrances soient différentes de celles imposées aux autres frères n’ont pas renoncé à tout : Eux, ils souffrent parce qu’ils aiment le monde et les choses de ce monde.
Mais lorsque nous souffrons en faisant la volonté de Dieu ; en aimant plutôt que de pécher, (1 Pierre 4, 1-2) alors nous savons que nous ne sommes jamais seuls : Tous nos frères dans le monde souffrent pour les mêmes raisons. Courage !  Affermissons-nous avec cette humble pensée : Je ne suis jamais tout seul ! Non, jamais tout seul ! Oui, faisons confiance à Dieu qui fait grâce aux humbles, les aide, les fortifie et les rend plus que vainqueurs !
Job qui avait appris à mettre toute sa confiance en Dieu et à garder foi au milieu de ses épreuves se jeta à terre et se prosterna devant Dieu :
L’Éternel a donné, l’Éternel a ôté, que le nom de l’Éternel soit béni. (Job 1, 21)
Face à un tel entendement, Satan était désarmé et ne put porter atteinte à l vie de Job.  Dieu par contre pouvait travailler avec lui de manière qu'il s'humilia encore davantage à la fin de ses épreuves. Envers et contre tout, Job  avait mis sa confiance en Dieu. Sa vie montre à jamais l’extraordinaire puissance de transformation qui réside dans les épreuves et les souffrances. Il en fut de même avec Jésus :
II s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. (Philippiens 2, 7-9)
Les souffrances permettent à mieux nous connaître ; elles nous placent dans cette position qui sied à tout homme : l'humilité. Les humbles n’ont pas de problèmes ; Dieu les transforme de sorte qu’ils servent à la louange de sa gloire. (Éphésiens 1, 12) Aussi n'est-il pas étonnant que son ennemi, le diable, cherche à les dévorer. C'est pourquoi, il faut être sobre dans sa manière de considérer les épreuves, et ne pas tomber dans l'incrédulité. En nous soumettant en toutes choses à Dieu, nous faisons fuir le diable loin de nous ! Quel bonheur que de vivre loin de cet ennemi des âmes !
Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. (Apocalypse 2, 10)