Je fais miséricorde

le 15 juillet 2016

« Car il dit à Moïse : Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'ai pitié de qui j'ai pitié » (Romains 9,15).
La révélation que Rébecca reçut au sujet de ses jumeaux montre que Dieu sait dès avant la naissance si les enfants seront croyants ou incrédules, s’ils se laisseront sauver ou non. Mais contrairement à Rébecca, Dieu ne nous indique pas d'avance le sort de nos enfants. De ce fait nous ne devons jamais anticiper notre jugement quant à leur développement. Il y a des enfants qui dès leur jeunesse se laissent courber et humilier dans les voies salutaires de Dieu. D’autres n'apprennent à s’humilier qu’à travers des circonstances particulières. Quelquefois c’est le premier contact avec l'Evangile qui décide du sort des uns, alors que d’autres, tout en ayant part au même traitement, s'endurcissent de plus en plus et mûrissent pour le jugement. Etant donné que Dieu sait par avance si un enfant naîtra un jour de nouveau ou non, il ne sert à rien de le baptiser avant l'âge de raison. Comment Dieu pourrait-il faire alliance avec un enfant qu’il devra écarter plus tard pour cause d’infidélité ? Est-ce que cela ne voudrait pas dire que Dieu soit incapable de garantir ses promesses ? Mais comme Dieu ne peut mentir, il serait injuste de le contraindre à faire alliance avec quelqu’un dont il sait d'avance qu’il le reniera. Forcer quelqu'un à devenir chrétien par un baptême précoce est une entrave à une possible nouvelle naissance. En effet, lorsque la grâce de Dieu interpelle ces « chrétiens de naissance » la plupart ne croient plus pouvoir se convertir et continuent à pécher et mépriser Dieu. Il n'est pas rare que de tels jeunes, victimes d'harcèlements religieux, deviennent des candidats au suicide ! La repentance et la foi sont des éléments décisifs pour obtenir une vie nouvelle. Comme nous ne savons pas d'avance si nos enfants seront croyants ou incrédules, il faut leur laisser la liberté de se faire baptiser en connaissance de cause. Chacun doit pouvoir s’examiner lui-même s’il est prêt à répondre aux conditions posées pour être un disciple de Christ. Car celui qui le reniera par la suite, se condamnera lui-même au « courroux de feu qui doit dévorer les rebelles. » (Hébreux 6,4-6 ; 10,26-27) Quiconque veut suivre Christ doit s’engager à le servir, en toute liberté et sans contrainte, dans une vie de sainteté, le coeur détaché des choses de ce monde. Car celui qui aime quelque chose plus que Jésus-Christ n'est pas digne de lui et ne sera pas non plus confessé ni défendu par lui devant son Père. Les malheurs que subissent les hommes ne sont que la conséquence de la légèreté avec laquelle ils traitent les lois et les exhortations de Dieu. En observant la vie des jumeaux Esaü et Jacob, nous découvrons avec étonnement à quel point la prévision divine s'avère exacte : Jacob en devenant doux et humble s’attire la grâce de Dieu, tandis qu’Esaü, en devenant rebelle et orgueilleux, cause sa perte par son propre entêtement. Il n'est donc pas aussi évident de s’attirer la grâce de Dieu comme des prédicateurs modernes voudraient nous le faire croire. Si Esaü est bien le modèle de ceux qui repoussent la grâce de Dieu en se justifiant par leurs œuvres, Jacob, lui, reste le modèle de ceux qui recherchent avec détermination la grâce en Jésus-Christ et qui n'hésitent pas à se faire violence pour s'emparer du royaume de Dieu : « la justice, la paix et la joie dans le Saint-Esprit ».