Dieu serait-il injuste ?

J'ai aimé Jacob et j'ai haï Esaü. Qu’est-ce à dire ? Dieu serait-il injuste ? Certes non !  (Romains 9,13-14)

Dieu n’agit-il pas de façon arbitraire, lorsqu’il préfère l'un et rejette l'autre ? Peut-il réellement abandonner quelqu’un qui agit mal ? Ne tient-il pas compte du fait que l’homme n’est pour rien d'être né faillible ? Esaü, est-il devenu rebelle parce que Dieu l’a rejeté, ou a-t-il été rejeté parce qu’il était rebelle ? Est-ce que Dieu peut être injuste ? Loin de là ! Bien au contraire ! Pour trouver une réponse à toutes ces questions, nous devons tenir compte que l'apôtre Paul évoque dans ces versets son peuple Israël dont les chefs religieux étaient persuadés que le salut de l'homme dépendait de la pratique de la Loi et non de la grâce de Dieu.

Ce faisant, l'Israël religieux illustre parfaitement la chrétienté de nos jours qui se méprend la grâce de Dieu également. En effet, lorsque ceux qui se disent « chrétiens » on devrait croire qu'ils participent au salut que propose Jésus-Christ. Mais c'est souvent le contraire ! Au lieu de craindre Dieu et de s'humilier ces « chrétiens » se rebellent et s'endurcissent envers la bonne nouvelle et se servent de Christ non pour être délivrés de leurs turpitudes mais pour masquer leur méchanceté et leurs péchés. Comme ils n'ont aucune envie de changer de vie ni quitter leur travers, Jésus Christ est à leurs yeux non pas un sauveur mais un objet de scandale, une pierre d'achoppement. Comment Dieu pourrait-il encore leur montrer sa miséricorde dans ces conditions ?

La crainte de Dieu est la première condition pour pouvoir s'ouvrir à la voix invitante de Dieu. Il ne faut pas s'imaginer pouvoir participer au salut en Christ sans se repentir de ses péchés, se convertir et sans que l'esprit soit renouvelé par la grâce divine. Certes, les Ecritures disent clairement : L'Eternel désire vous faire grâce, et il se lèvera pour vous faire miséricorde; car l'Eternel est un Dieu juste : heureux tous ceux qui espèrent en lui ! (Isaïe 30, 18) Cependant il est dit aussi clairement : C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. (Exode 32,33)

Beaucoup méprisent malheureusement la grâce et la vérité qui pourrait les rendre heureux et participants de la nature divine en les arrachant de la puissance du péché et de la corruption du monde. Esaü était de ceux-là. A tout point de vue il était un frère impétueux dominant son paisible et timide frère Jacob par son autoritarisme et sa brutalité. Son frère n'avait qu'à se courber et s'abaisser ! Au lieu de se  montrer prévenant et compréhensif Esaü garda son esprit rebelle. Se faisant il se priva non seulement de la bénédiction de Dieu mais procura à son frère une occasion à devenir plus humble encore.

En transmettant l’héritage de la promesse divine au doux et humble Jacob, Dieu mit ainsi en évidence ces lois fondamentales du royaume des cieux :

- Ce qui est en haute estime parmi les hommes, Dieu l'a en horreur. (Luc 16,15)

- Dieu s'oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. (1 Pierre 5,5)

- Il a précipité les puissants de leurs trônes, mais il a élevé les humbles au premier rang. (Luc 1,52)

- Quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé. (Luc 14,11)

K. Woerlen (publié le 25 septembre 2020)