Dieu qui fait miséricorde

le 15 décembre 2015

Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.  (Romains 9,16)
Que Dieu fasse «miséricorde à qui il veut et endurcit qui il veut» ne signifie nullement que notre destinée nous soit imposée. Au contraire, ce choix nous incombe car il dépend de notre foi ou de notre incrédulité, de notre soumission ou de notre rébellion, de notre humilité ou de notre orgueil. Certes, Dieu avait suscité Pharaon pour montrer sa puissance dans tous les pays, mais avant qu’il ne périsse, Dieu lui avait montré sa longanimité et sa patience en le laissant faire comme bon lui semble. Et si Pharaon s'est finalement noyé, c'est pour avoir endurci son coeur à un point tel qu'il n’hésita pas à pourchasser les Israélites jusqu'au milieu de la mer rouge ! Sa noyade est en vérité la conséquence de son entêtement et de son esprit tordu. Ne demanda-t-il pas ironiquement à Moïse : « Qui est Yahvé, pour que j’écoute sa voix et que je laisse partir Israël ? Je ne connais pas Yahvé… » (Exode 5,2) C’est justement Yahvé qui fit de Pharaon un exemple pour avertir tous ceux qui seraient tentés de mépriser sa grâce. Dieu est le même hier, aujourd’hui et éternellement. Il ne désire pas la mort du pécheur mais aimerait qu'il se convertisse et vive. S'il permet que des tribulations nous atteignent, c'est pour nous inviter à nous repentir et à nous convertir. Mais l’homme possède une fâcheuse tendance à toujours se rebeller contre Dieu (quitte à se noyer), bien qu’il lui manifeste si souvent sa grâce et sa bonté. En négligeant la grâce que lui offre Dieu en Jésus-Christ il se condamne lui-même sans excuse. Il en est de même avec ceux qui essaient de mériter leur salut en voulant se justifier par leurs œuvres. Certains, pour se faire, n’hésitent pas à martyriser leur corps. Mais ces oeuvres ne produisent pas de bons fruits, car celui qui court doit aussi courir de la bonne manière. En refusant la grâce en Jésus-Christ, ils se privent de la miséricorde de Dieu et ne trouvent pas le chemin étroit qui mène à la vie. La grâce en Jésus-Christ est réconciliante, victorieuse et conduit à la sanctification par l'obéissance. Sans cette grâce, nous ne pouvons nous tenir debout. C’est elle qui nous rend capables de courir pour remporter le prix de la vocation céleste. « Dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix. » (1 Corinthiens 9,24) Comme le vainqueur est Jésus-Christ, nous devons, pour partager ce prix avec lui, devenir un membre de son corps et courir dans un même entendement, un même esprit, une même pensée et une même foi. Nous parviendrons à remporter les courses et les combats de la vie, qui se déroulent avant tout dans notre esprit, en demeurent sous la direction de sa grâce. Ceux qui courent en dehors de Christ ne peuvent que produire des oeuvres de la loi. Les impies, les désobéissants, les entêtés; ceux qui méprisent la grâce en Jésus-Christ et qui ne se laissent pas réconcilier avec lui dans sa mort, ceux qui ont le cou raide et ceux qui veulent établir leur propre justice pour ne pas obéir à la foi se privent eux-mêmes du royaume des cieux. Nul n'est condamné pour être né dans le péché, ni pour avoir transgressé la loi, mais uniquement lorsqu’il ne veut pas se laisser sauver par Christ. Ainsi donc se confirme la justice de Dieu : Il aimerait faire miséricorde à tous, mais les incrédules n’en veulent pas. Ce n’est pas celui qui veut, ni celui qui court, qui décide de la miséricorde divine, mais Dieu seul.