Accès auprès du Père

Car par lui [Christ], les uns les autres, nous avons accès auprès du Père, dans un même Esprit. (Éphésiens 2, 18)
« Maintenant » il y a pour les païens qui sont « loin » et pour les Juifs qui sont « près » une même possibilité pour accéder auprès du Père et être introduit au Royaume des cieux. Cet accès est devenu possible grâce à l’œuvre de Jésus-Christ qui affirme :
Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. (Jean 14, 6)
Jean-Baptiste avait pour mission de préparer et aplanir la route du Christ que les prophètes et les anciens avaient annoncé dans les Ecritures. Il s’acquittait de sa mission en invitant le peuple à se repentir de sorte à être en conditions de recevoir et suivre celui qui devait venir après lui : Jésus-Christ. Ceux qui acceptaient ce message se faisaient baptiser pour le pardon de leurs péchés et, ainsi, se préparer à recevoir le Royaume des cieux. Ils devaient cependant patienter jusqu’à ce que Jésus-Christ leur soit révélé par ce témoignage du Père :
Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : Écoutez-le ! (Matthieu 17, 5)
Il n'en est pas autrement « maintenant ». Ceux qui croient et se repentent de nos jours doivent aussi patienter jusqu'à ce que « la grâce et la vérité » se révèlent à eux et les poussent à dire : « Seigneur, je suis prêt à te suivre et de servir de tout mon cœur, sanctifie-moi et règne en moi ! » En effet, nul ne peut demeurer en Christ sans qu’il passe des ténèbres à la lumière et devienne saint. Le tabernacle de la nouvelle Alliance est le corps de Christ. Et son sanctuaire n’est pas l’auditoire d’une église, mais le cœur de l’homme régénéré. Ceci explique pourquoi il n’y a qu’une seule Eglise, un seul corps, un seul Esprit, un seul troupeau, un seul berger et un seul baptême.
Ceux qui croient après avoir entendu et cru l'Évangile de leur salut se sont « rapprochés » de la bergerie (comme Jésus l’appelle) pour y recevoir ce qui leur est promis : l'Esprit Saint. Mais il est évident qu’il faut, pour entrer dans cette bergerie et y partager la communion des saints, passer par la porte - la porte étroite. Et quelle est cette porte étroite ? C'est le baptême. Non plus le baptême de Jean, mais le baptême de Christ (appelé aussi le baptême de foi et le baptême en sa mort) où le croyant converti naît d'eau et d'Esprit et devient un enfant de Dieu - une brebis de la bergerie. Le baptême l’intègre au corps de Christ et lui ouvre l’accès à la route nouvelle et vivante qui mène à la vie - en la présence de Dieu. (Hébreux 10, 19-20).
Ce baptême de régénération (que l'apôtre Paul appelle « un seul baptême ») s’administre selon l'ordre de Christ au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (Matthieu 28, 19) Et pourquoi cela ? Parce qu’à travers le baptême, Dieu le Père devient notre père, le Fils de Dieu notre frère et le Saint-Esprit notre conducteur, le sceau et le gage de l'héritage promis. Le baptême de Christ – le baptême de foi – est l’entrée dans l’école de Christ. L’école de la vie où le disciple apprend à être doux et humble de cœur pour pouvoir former avec tous les saints cette Église glorieuse qui est sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable. (Éphésiens 5, 26-27)
Lorsque les conditions d'accès à la bergerie sont respectées (non selon la lettre mais selon l'Esprit), le baptisé devient un enfant de Dieu. Le loup est transformé en une brebis – une nouvelle créature - dont le cœur est une habitation de Dieu en Esprit. C'est pour cette raison que les enfants de Dieu cessent tout naturellement d'avoir communion avec ceux qui préfèrent passer leur vie dans les ténèbres du péché. Et puisque celui qui les a appelés est saint, les enfants de Dieu ont aussi comme désir d'être saints dans toute leur conduite, selon qu'il est écrit :
Vous serez saints, car je suis saint. (1 Pierre 1, 16).
Dire que nous sommes saints n'est pas de l'orgueil comme d'aucuns prétendent. Ce serait, au contraire, une terrible insolence que de prétendre que l'on peut être chrétien sans être saint : des chrétiens pécheurs. Pour ne pas se laisser abuser, il faut que chacun s'éprouve soi-même pour savoir s'il est bien un membre de ce corps dont Christ est la plénitude de celui qui remplit tout en tous. (Éphésiens 1, 23)
Avant de vivre sur terre comme un « fils de l'homme », Christ était dans les cieux le «fils unique» du Père. Si malgré son corps de chair et de sang Jésus pouvait faire sienne ces paroles : Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel c’est parce que son esprit était toujours en communion avec son Père dans les cieux.
Comme disciples notre cheminement est inverse : Avant d’être des enfants de Dieu nous étions des enfants de la terre, des pécheurs. Mais « maintenant » comme enfants de Dieu nous ne vivons plus pour nous-mêmes dans notre corps de chair et de sang, mais selon l'Esprit de Christ qui est d'en haut. Et c'est parce que notre esprit demeure dans les cieux que notre vie est cachée (aux yeux du monde) avec Christ en Dieu. (Colossiens 3, 1-3)

K. Woerlen (publié le 25 août 2020)